Il y a l’amour qui prend
Mais ce n’est pas l’amour
Qui souvent nous surprend
Avec ses jolis tours
Il y a l’amour qui blesse
Mais ce n’est pas l’amour
Qui donne des caresses
Et les suspend un jour
Et puis il y a l’amour
Simple charmant et rêveur
Qui ne demande rien
Que la fusion des cœurs
Il y a l’amour qui ment
Mais ce n’est pas l’amour
Qui fait de beaux serments
Et use de détours
Et puis il y a l’amour
Simple charmant et rêveur
Qui ne demande rien
Que la fusion des cœurs
C’est l’amour magicien
Qui tel un bateleur
Fait jongler dans ses mains
Des balles de couleur
Il y a l’amour qui tue
Mais qui n’est pas l’amour
Arrogant fier têtu
Cruel violent et lourd
Et puis il y a l’amour
Simple charmant et rêveur
Qui ne demande rien
Que la fusion des cœurs
L’amour vrai a confiance
Il ignore la peur
D’un pas joyeux il danse
Dans les prairies en fleurs
Le 13 mai 2021
Sophie Desestoiles
Tandis que sur la terre, sous les nuées délétères
Les
humains endormis oublieux de leurs dieux
S'agitent et se lamentent en proie à la matière
L'Aigle agile voyage en parcourant les cieux
Comme on ne le voit pas on le prendrait pour mort
Il ne fait aucun bruit son vol est silencieux
Ample et souple et secret, ses mouvements gracieux
Il
tutoie le Soleil flambant dans son oeil d'or
Parfois dans les trouées entre les gris nuages
Il aperçoit en bas les malheurs les désastres
Comparant la misère à la splendeur des astres
Il se souvient de tout dans le miroir des âges
N'est-il pas vain d'agir, faut-il encor descendre ?
Apporter des rayons attrapés au Soleil
Chasser l'ombre si triste, secouer le lourd sommeil
Relever l'espérance étendue sous la cendre ?
Cette idée le submerge et tourne en son esprit
Comme il décrit dans l'air de grands cercles ouverts
De l'équateur au pôle, en été, en hiver
Aucun cri. Serait-il foudroyé ? Non, il prie.
in Joie du Soleil, 2015
Où vous venez le soir
Quand le soleil décroît
Boire à cet arrosoir
Fontaine de la croix
Oiseaux charmants du ciel
Et vous doux papillons
Par la joie de vos ailes
Vous touchez les rayons
Que le soleil accorde
À grands traits de splendeur
La lune par les cordes
Répond avec candeur
Animaux dont la grâce
Signe la majesté
En vous point de grimace
Vous tombez sans broncher
Animaux prisonniers
Dans les fers et les cages
Privés de liberté
Massacrés quel saccage
Privés de la noirceur
Des nuits au son du cor
Privés de la douceur
De la vibrante aurore
Des brames quand se lève
La biche exubérante
De la jouissance brève
Des saillies odorantes
Du vent salé des mers
Du givre sur les cils
Du lait pris sous la mère
Des mouvements graciles
De la joie de courir
De la joie d’exister
Vous vivez pour nourrir
Les appétits grossiers
Ô humains ignorants
Absorbants nos souffrances
Digérez-vous le sang
Versé en abondance
Pour vos repas coûteux
Pour vos dîners en ville
Vous nous trouvez goûteux
Pauvres tas d’imbéciles
En vous notre misère
Nos tremblements si fous
Se transforment en ulcères
En cauchemars de boue
Ce réservoir de haine
Au fond des abattoirs
On abat à la chaîne
La guerre est l’exutoire
De tant de violence
De tant de cécité
De votre outrecuidance
De tant de vies ôtées
Extrait de JOIE DU SOLEIL
éditions Aigle Botté 2015
tableau de mon ami Alain Delteil